Johann Hermann Schein alors cantor de l’église Saint Thomas de Leipzig (de 1615 à 1630), fait paraître son prodigieux recueil de motets Israelsbrünnlein en 1623, soit 100 ans précisément avant la nomination de Johann Sebastian Bach à ce même poste (qu’il occupa de 1723 à 1750). Ce programme souhaite parcourir l’évolution de la musique vocale baroque allemande au travers de motets des compositeurs qui se sont succédé au poste de Thomaskantor de 1615 à 1750. Plus précisément, J.H. Schein et J.S. Bach, les deux plus importants, se font un large écho avec leurs magnifiques motets. Ils sont reliés entre eux par des œuvres plus brèves des quatre compositeurs qui occupèrent le poste entretemps : Tobias Michael de 1631 à 1657, Sebastian Knüpfer de 1657 à 1676, Johann Schelle de 1677 à 1701, Johann Kuhnau de 1701 à 1722.

Avec le soutien de

Reconnu tardivement, farouchement combattu par le critique Hanslick ou même par Brahms, Bruckner tient aujourd’hui une place de premier plan, non seulement parmi les grands compositeurs symphonistes qui prirent la suite de Beethoven, comme Mahler, élève de Bruckner à Vienne, mais aussi dans le domaine choral sacré. D’abord en poste à Saint-Florian près de Linz, puis durant ses années d’études à Linz, enfin en poste au Conservatoire de Vienne, il composa une œuvre abondante pour chœur, tels les trois motets pour chœur a cappella que ce programme présente. Sa musique sacrée culmine dans ses trois grandes Messes : no 1 en ré mineur (WAB 26), no 2 mi mineur (WAB 27) et no 3 en fa mineur, (WAB 28). Les no 1 et 3 sont écrites pour soli chœur et grand orchestre. La stupéfiante Messe en mi mineur est écrite pour chœur a 8 voix, sans solistes, et 15 instruments à vent. Cet effectif inhabituel est dû aux circonstances de sa création en 1869 — en plein air — sur la Neu Domplatz de Linz pour l’inauguration de la Chapelle votive de la Mariä-Empfängnis-Dom. Bruckner, comme souvent, remania quelque peu son œuvre en 1882. Pour célébrer ce bicentenaire et pour rendre plus commode son exécution à l’intérieur des églises, les éditions Carus Verlag éditent une version pour chœur et orgue. C’est celle que nous choisissons de présenter. Ce programme aimerait donc rendre hommage au grand compositeur, architecte de cathédrales sonores aux dimensions à peine humaines qui a tant laissé pour les voix et qui est si peu chanté dans nos régions.

Avec le soutien de
.        .